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BASE D'EXEMPLES DE PROJETS
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Lana
5 mars 2023
Malte Martin s’est formé aux Beaux-Arts de Stuttgart puis à ceux de Paris avant d’intégrer le collectif Grapus. Ce collectif est un groupe d’artistes qui essaie de lier la recherche graphique et l’engagement politique. Il fonde son propre atelier en 1989 et parallèlement à son travail graphique, il crée en 1998 l’association Agrafmobile. Cette association est un espace d’expérimentation de création visuelle, sonore, de gestes et de signes, conçue comme un « théâtre visuel itinérant pour investir l’espace urbain et les territoires du quotidien », et « une tentative de reconquérir l’espace public comme espace d’imagination appartenant à ceux qui y vivent ». Son travail permet de créer des projets en lien avec un lieu et ses habitants. Il utilise une grande variété de supports tels que des lettres, flyers, rubans, affichages, pochoirs, actions dans la rue…

Le projet « Théâtre des questions », qui a eu lieu à Chaumont en 2002, consiste à créer une pièce de théâtre à partir des questions des citoyens. Pour cela, il prend la parole des citoyens et l’expose dans l’espace publique. Par la suite, des pièces de théâtre sont produites autour des questions que se posent les habitants. Ces appels à questions s’inspirent du “théâtre des questions” dadaïste de Jacques Rebotier. Ils sont sous formes d’ateliers d’écriture et de graphisme qui recueille auprès des habitants plus de 6oo questions et permettent de construire une carte de leurs interrogations sociétales, philosophiques, existentielles. Parmi ces questions, 200 sont mises en scène dans l’espace public trois mois avant le festival. Pendant le festival, elles prennent la forme de diverses installations dans toute la ville, sous formes d’images, signes, mouvements, danses, vidéos, musiques et lumières. Ces interrogations restent sur des affiches et des panneaux de la signalétique routière. Le “théâtre des questions” permet de créer un « théâtre visuel où la ville est une scène à 36o°. »

crédits :https://www.agrafmobile.net/espaces-publics/theatre-des-questions
Théâtre des questions, Agrafmobile, 2002
Nina
Désordre des mots, Formes Vives, 2010
crédits :http://www.formes-vives.org/atelier/?post/Désordre-des-mots
Formes Vives est un atelier de communication politique qui regroupe trois graphistes : Nicolas Filloque, Adrien Zammit et Geoffroy Pithon qui habitent dans des villes différentes. Leur travail est fortement ancré dans des valeurs fortes qu’ils défendent sur des sujets politiques et sociaux comme les notions de non-conformisme et d’anti-marketing. Ils sont amenés à travailler avec des associations à but non lucratif, des collectifs militants et des collectivités pour apporter leur aide. Les supports qu’ils utilisent sont variés : journal, affiche, site internet, livre, carte, installation… Leur travail concerne à la fois des ateliers pédagogiques avec tout type de publiques, mais également un travail de dessin et de caractères typographiques.

Le projet « Désordre des mots » est un projet de scénographie et de signalétique qui a eu lieu le 12 octobre 2010 à Brest. Après concertation et enquête dans la ville, les citoyens et Formes Vives ont créé des pancartes de signalétique pour défendre leurs idées allant à l’encontre des décisions politiques de l’époque. Les pancartes sont conçues avec un manche en bois et un panneau composé d’un fond de couleur et d’écritures blanches vernaculaires. La symbolique de ces pancartes est de reprendre le code graphique de la route pour brandir des valeurs fortes que revendiquent les citoyens, en créant leur propre code de valeurs. Ces pancartes ont été déplacées par les citoyens dans la ville et ont été leur outil de parole de revendication pour la manifestation.
Paroles en séri(graphi)e , Ne Rougissez Pas !, 2019
crédits :http://nerougissezpas.fr/projets/dispositifs/paroles-en-seri-graphi-e/
Ne Rougissez Pas ! est un collectif de graphistes, designers, cinéastes, passeurs, animateurs, organisateurs, fabricants et artisans.
Ce collectif leur permet de mutualiser leurs idées, leurs moyens de créations et de productions. Leur collectif est ancré dans des valeurs fortes qu’ils font exister dans leurs productions et projets : le faire ensemble et la coopération avec les partenaires et usagers, le territoire par l’imprégnation, la prise en compte des liens et des histoires existantes et d’une création spécifique originale, l’interaction et la rencontre par le croisement des formes, des langages et des médiums artistiques, ainsi que la transmission de leur pratique artistique par la dimension de création à plusieurs mains.

Le projet « Paroles en séri(graphi)e » a eu lieu à Ivry-sur-Seine le 12 octobre 2019. Ce projet s’est déroulé sur une journée et a proposé deux ateliers autour de l’expression et de la parole citoyenne avec comme problématique : Comment faire entendre sa voix ? La mettre en forme, lui donner corps ?
Pour ce faire, Ne Rougissez Pas ! a accompagné la coopérative citoyenne le matin dans le but de discuter des thématiques qu’ils voulaient aborder : l’atelier était un espace de parole et d’échange pour créer des rencontres et pour créer des discussions. Le collectif, suite à ces échanges, a donné les outils aux habitants pour leur permettre de s’exprimer graphiquement et textuellement sur les notions vues le matin. Le collectif leur a apporté des outils graphiques simples afin que les participants préparent des pré-maquettes à l’aide de découpes et collage. Par la suite, le collectif a ammené des outils graphiques divers et plus complexes pour continuer à donner la parole aux citoyennes dans le but qu’ils l’expriment graphiquement en évoquant les thèmes abordés lors de la matinée et pour faire émerger la pensée des nouveaux participants. Les techniques de sérigraphie, découpe, collage ont été mis à la disposition des participants et ont permis de créer des affiches expressives et graphiques destinées à être affichées dans l’espace Gérard Philipe et dans la ville.

Ces trois exemples ont chacun leur propre manière pour diffuser la parole des citoyens. Le projet d’Agrafmobile diffuse la parole des citoyens, après enquête et discussion préalable avec eux, sur des panneaux, affiches, supports urbains… Le projet de Formes Vives prend la parole des citoyens, après enquête et discussion avec eux, et la met sur des pancartes mais qui sont quant à elles transportées et animées par les citoyens dans la ville. Enfin, le projet de Ne Rougissez Pas ! a permis de discuter avec les citoyens mais ils les ont laissé créer leur propre affiche pour diffuser leur parole. La place du citoyen est ici plus importante car le message n’a pas été retravaillé par un graphiste mais il a été créé en direct par eux et avec leurs propres intentions. Ces trois approches sont différentes et sont au cœur du design social qui a pour objectif de mettre les citoyens au pouvoir des outils ou du message pour faciliter et diffuser la parole.

- Nina Rapin